Ethologie : une science à découvrir
Par définition, l’éthologie est la science qui consiste à étudier le comportement des animaux dans leur milieu naturel. Avec les préoccupations sociétales croissantes sur le bien-être animal, son aura médiatique s’est accrue et les formations dans ce domaine se multiplient.
L’éthologie appartient aux sciences de la nature. C’est une discipline relativement récente mais qui est de plus en plus médiatisée. Elle consiste à étudier le comportement des animaux dans leur milieu naturel et ne doit pas être confondue avec l’ethnologie qui se rapporte aux spécificités des cultures humaines.
Etymologiquement, l’éthologie vient de logos, le savoir, et ethos, les mœurs.
En France, le terme est apparu pour la première fois dans les écrits d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, un vétérinaire, en 1854. Ses origines sont néanmoins beaucoup plus anciennes puisqu’on retrouve des traces de ce qui s’apparente à de l’éthologie dans des textes anciens d’Aristote ou de Pline l’ancien.
En ce qu’elle étudie les interactions entre différents êtres vivants dans leur milieu naturel, l’éthologie se nourrit aussi de psychologie. C’est donc une science complexe qui appartient à la biologie.
Elle renvoie aussi à la sélection naturelle, le milieu de vie sélectionnant les variations d’une population. Il est par exemple notable que dans les îles, qui sont des milieux clos, les espèces autochtones subissent moins d’adaptations.
L’objet d’étude de l’éthologie est donc le comportement. Sa méthode combine observations et expérimentations.
L'éthologie : plusieurs courants fondateurs
On décrit plusieurs courants fondateurs de l’éthologie moderne et notamment deux courants de pensée principaux : les objectivistes et les behavioristes.
Les objectivistes étudient des comportements innés, donc non appris mais présents instinctivement, en milieu naturel : comportements de parade sexuelle, d’agression… En simplifiant, ce sont des stimuli clés qui déclenchent le comportement.
Pour les behavioristes, à l’inverse, tout comportement naît d’un apprentissage et n’est donc pas inné mais acquis. On peut donc créer un comportement artificiellement en le renforçant ou en l’annulant. C’est ce courant qui comporte toutes les expériences de conditionnement dont la plus connue est celle de Pavlov avec des chiens qu’il fait saliver en actionnant une cloche dont le son a été préalablement associé à la distribution de nourriture.
L’éthologie s’intéresse donc aux différents facteurs qui vont influencer un comportement : l’alimentation, l’habitat, les relations sociales, etc. Elle étudie ensuite les différents comportements de l’animal : comportements sociaux, territoriaux, alimentaires, de reproduction, de communication, de déplacement.
L’éthologie comporte donc plusieurs dimensions qui permettent, au final, de mieux comprendre les animaux en s’adaptant à leurs besoins et ainsi d’évaluer leur bien-être.
Ethogrammes pour chaque espèce
Aujourd’hui, le terme d’éthologie s’applique toujours à l’étude scientifique des mœurs des animaux mais il s’est beaucoup répandu et tend à être utilisé pour désigner toutes sortes de manifestations du comportement animal.
Les éthologues définissent des éthogrammes pour chaque espèce animale qui sont une liste exhaustive des comportements qu’elle émet.
Par exemple, la morsure est un comportement normal chez le chien mais qui, quand elle est effectuée dans certaines situations, devient un comportement gênant pour l’Homme qui le qualifie alors de « troubles du comportement », ce qu’il n’est pas en réalité.
L’éthologie est beaucoup utilisée de nos jours pour évaluer le bien-être des animaux. Il s’agit alors de vérifier que les conditions de vie qui leur sont offertes sont en adéquation avec leurs besoins. Par exemple, un des points importants à considérer pour un cheval concerne ses besoins d’interactions sociales avec ses congénères. En effet, à l’état naturel, ces dernières sont fréquentes pour cet animal qui vit en groupe.
Ne pas combler ce besoin social peut être source de mal-être qui pourra s’exprimer par l’apparition de stéréotypies (les tics).
Au-delà des besoins vitaux, on définit donc des besoins fondamentaux qui sont nécessaires à l’épanouissement d’un individu d’une espèce donnée.