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Réseau d’épidémiosurveillance : une attente pour les animaux de compagnie

 

L’épidémiosurveillance est un dispositif qui vise à surveiller la survenue de maladies infectieuses dans une espèce animale. En France, un tel dispositif n’existe pas encore pour les animaux de compagnie mais sa mise en place est souhaitée par tous les acteurs de la filière.

L’épidémiosurveillance est un outil de veille qui permet de détecter précocement la survenue d’une maladie infectieuse dans une espèce et de prendre les mesures correctrices appropriées. Etonnamment, alors que des réseaux d’épidémiosurveillance fonctionnent en France pour les chevaux ou les animaux de rente (vaches, moutons…), un tel dispositif n’existe pas pour les animaux de compagnie.

Pour tenter de remédier à cette lacune, la société Ingenium animalis, qui gère la traçabilité des carnivores domestiques en France à travers le registre d’identification I-Cad, a organisé un colloque, le 27 octobre 2023 au Sénat, à Paris, réunissant les acteurs potentiels d’un futur réseau.

Notre pays est par ailleurs un des plus avancés au niveau européen en ce qui concerne cette traçabilité animale qui ne fait pas l’objet d’une centralisation au niveau européen. Chaque pays possède son ou ses propres registres d’identification.

L’Europe héberge pourtant 104 millions de chiens et 127 millions de chats.

L’épidémiosurveillance des maladies animales des carnivores domestiques pourrait venir se greffer aux données de traçabilité via le fichier I-Cad.

 

Brassage mondial des animaux de compagnie

Un tel réseau d’épidémiosurveillance serait d’autant plus nécessaire que le brassage mondial des animaux de compagnie fait naître un risque sanitaire qu’il est nécessaire de contrer.

En organisant ainsi une surveillance des maladies animales dont les données seraient utilisables par les vétérinaires et les services de l’Etat, il est plus facile de réagir en cas de détection d’une épizootie.

Le cas est survenu en Lettonie où l’interconnexion entre vétérinaires a permis de mettre en évidence une série de maladies digestives particulières appelées mégaoesophage dont on a pu ainsi trouver l’origine (intoxication) et la parade appropriée.

La mise en place d’une plate-forme d’épidémiosurveillance dédiée aux animaux de compagnie en France pourra s’inspirer d’autres exemples européens réussis comme les systèmes Savsnet et VetCompass au Royaume-Uni ou le système Pyramidion en Norvège. Ce dernier pays a d’ailleurs été le premier au monde à avoir couplé son registre d'identification des animaux de compagnie à des diagnostics médicaux, instaurant ainsi une traçabilité médicale.

En France, la réflexion sur un réseau d’épidémiosurveillance des animaux de compagnie est déjà engagée depuis plusieurs années par l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) et la Centrale canine. Leur réflexion porte sur la création d’un réseau Respac (pour Réseau d’épidémiologie surveillance pour animaux de compagnie).

 

Promiscuité croissante entre l’Homme et l’animal

Un tel réseau d’épidémiosurveillance dédié aux animaux de compagnie serait d’autant plus important que la promiscuité entre ces animaux et l’Homme est croissante. L’animal de compagnie est devenu un membre de la famille à part entière mais, de ce fait, les risques de transmission d’une maladie animale à l’Homme (les zoonoses) est également majoré.

Les données inhérentes à la surveillance des maladies seraient collectées par des vétérinaires sentinelles mais aussi des vétérinaires qui interviennent en collectivité, chez des éleveurs, etc.

Les données ainsi récupérées seraient répertoriées sur une plate-forme digitale à laquelle pourraient accéder tous les acteurs du réseau dont les vétérinaires. Ils seraient ainsi informés en temps réel de l’émergence d’une maladie et pourraient proposer des mesures de prévention adéquates.

Les vétérinaires sont déjà habitués à effectuer une telle surveillance, notamment quand elle concerne les effets secondaires des médicaments pour animaux qu’ils utilisent et qu’ils rapportent aux autorités compétentes dans le cadre de la pharmacovigilance.

Une problématique spécifique à notre pays et qu’il faudra surmonter est d’ordre juridique et concerne l’utilisation, la transmission et l’enregistrement des données qu’il faudra sécuriser mais aussi le secret professionnel qu’il faudra lever dès lors que les données comportent un intérêt général.

 

Avantage de l’intelligence artificielle

Pour le financement du réseau, tant dans sa mise en place que dans son fonctionnement, ses futurs acteurs proposent par exemple l’intervention de l’Etat via son ministère de l’Agriculture.

Un point facilitateur dont pourra bénéficier ce réseau est l’arrivée de l’intelligence artificielle qui permet un traitement beaucoup plus rapide des données collectées.

Une question à trancher sera aussi celle des espèces animales intégrées à ce futur réseau de surveillance qui pourrait, par exemple, également concerner la faune sauvage captive ou des animaux domestiques non soumis à une obligation d’identification comme le sont les carnivores domestiques à l’instar des lapins, poules ou cochon d’Inde. Tous ces animaux peuvent, eux aussi, être vecteurs potentiels de risques sanitaires.