Médiation animale : s’intéresser au bien-être des animaux utilisés

La médiation animale est de plus en plus utilisée pour la gestion des enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA). Ce type d’activité fait intervenir trois protagonistes : l’enfant malade, l’encadrant et l’animal. Une thèse vétérinaire* a visé à dresser un état des lieux de l’utilisation des animaux dans la prise en charge de ces enfants.
Principe de la médiation animale
L’activité de médiation animale est destinée à des enfants sélectionnés selon des projets éducatifs individualisés (dans 92 % des cas) mais ne peut s’appliquer systématiquement à tous les enfants. Le principe de base est qu’elle permette leur bien-être et leur épanouissement.
Modalités de l’activité
La moitié des structures met en place un suivi régulier de l’enfant pour vérifier que l’activité reste bien adaptée à son cas. Les rencontres avec les animaux ont lieu le plus souvent suivant un rythme hebdomadaire, les enfants atteints ayant besoin d’une routine dans leur quotidien. Pour les deux tiers des structures, les activités de médiation sont incluses dans l’emploi du temps de l’enfant, un repère temporel qui est de nature à les rassurer.
Animal utilisé lors de la médiation animale
L’étude a confirmé la prédominance des chevaux (80 %) devant les carnivores domestiques (26 % de chiens et 5 % de chats), les petits mammifères (un quart des structures), les animaux de ferme (17 %), les ânes (13 %), les poissons (5 %), les oiseaux (2 %) ou autre (1 %).
Deux principes majeurs sont à respecter : s’assurer que les animaux utilisés sont compatibles pour intervenir auprès d’enfants atteints de TSA et donc éduqués spécifiquement et respecter leur bien-être (fréquence de l’activité, temps de détente...). Dans 72 % des cas, l’animal appartenait à des intervenants extérieurs.
En ce qui concerne les chiens, dans plus d’un tiers des cas il s’agissait de labradors et de golden retrievers. Un tiers des structures avaient mis en place une éducation spécifique. Le travail de thèse a relevé certains choix étonnants comme le recours à certaines races (husky sibérien, berger allemand, malinois) et à un chiot de deux mois. Elle a également noté la sur-sollicitation de certains chiens (utilisation tous les jours et 7 heures par jour). Les chiens résidaient en famille d’accueil pour 60 % des structures.
*Thèse soutenue à Toulouse par Claire Peyroutet-Philippe et intitulée Etat des lieux et caractérisation des activités assistées par l’animal et proposées en France aux enfants présentant des troubles du spectre autistique.